Ce we je prenais part aux championnats du monde de duathlon, the objectif de l’année, et l’épreuve évoluant à domicile, à Nancy, tous les Français engagés avaient à cœur de montrer haut les couleurs bleu blanc rouge !
Le départ des hostilités est donné le samedi place Stanislas à 14h. Je suis moins stressée que l’année passée et j’aborde la course à pied assez confiante même si je me prépare à ce que ce soit très dur ! Pour moi, le train va être à nouveau donné par notre championne de France, Sandra Lévenez, accompagnée de la championne du monde en titre, la Britannique Katie Hewison, de l’Allemande Jenny Schulz et de la triathlète australienne Félicity Sheedy-Ryan.
Ca part fort, rien d’étonnant, mais tout le monde cherche à se placer aux avants postes, je joue pas mal du coude mais reste prudente au parcours, ce serait bête de se vautrer ! Nous avons 4 boucles à effectuer de 2,5km sur un parcours comportant pas mal de relances, usantes au fil des kilomètres. Á la fin du premier tour, je me situe environ en 10ème position, nous sommes à peu près une quinzaine de filles, je suis placée derrière Jenny Schulz et voilà qu’elle prend 2-3 mètres. J’en profite pour faire le forcing et me placer, je suis alors derrière l’Australienne qui à ce moment force le train et en remet sur chaque relance ! Un trou s’est fait, nous voici plus que 4 en tête : moi, l’Australienne, Hewison et Sandra. Sheedy Ryan marque un rythme de folie mais heureusement ça se tasse dans le dernier tour. Je suis hyper concentrée sur mon placement et ma respiration, miracle : je ne choppe pas de points de côté !!! Nous entrons au parc avec environ 50’’ sur nos poursuivantes dont Alex Cassan-Ferrier, qui court en U23, fait partie. Je sors première du parc à vélo, quel délire, mais une fois Scotti enfourché, je déchante vite, j’ai les cuisses explosées !!!! Á vélo, nous avons 36kms à parcourir (la distance a été réduite pour cause de travaux sur le parcours initialement prévu), une boucle à faire 8 fois avec un bon petit faux plat montant avec vent dans la tronche pour ne rien gâcher à la difficulté !!! Et dès la fin de ce faux-plat, Sheedy Ryan et Hewison appuient sur les pédales, moi j’en suis incapable, Sandra également peine à suivre le rythme, elle se fait également décrocher mais arrive finalement à reprendre les 2 fuyardes. Moi, je me retrouve seule comme une pauvrette avec mon lactique dans les guiboles ! Je poursuis mon effort et Steph Deanaz me dit d’y aller. Á la fin du second tour, j’ai retrouvé de bonnes jambes mais l’échappée a déjà bien accentué son avance, Steph me dit t’attendre le pack de derrière composé d’Alex, l’Allemande Scheffler, la Néerlandaise Stéfanie Bouma et la Russe Shukoruchenkova. Je prends de bons relais mais le groupe n’est pas du tout organisé, on se fait reprendre par 3 autres athlètes emmenés par Jenny Schulz à la fin du troisième tour. Alors que j’emmène mon pack, je m’écarte exagérément pour passer mon relais que personne ne semble décider à prendre, et là j’entends un gros PAF !!!! C’est moi ? Je regarde mes roues, ça à l’air d’aller, c’est pas possible qu’un truc pareil puisse m’arriver…Mais si, c’est bien moi ! Je peine à réaliser ce qui m’arrive, un peu dépitée, je me rends compte que je ne suis pas loin du pit-stop. Une fois la roue arrière changée, j’accuse 1’30 de retard sur le groupe de chasse, derrière ça pointe à une cinquantaine de seconde, y’a plus le choix, faut rouler ! Je me fais même engueuler par la coach si j’ai le malheur de pas emmener assez de braquet ! A la fin du vélo, les écarts sont à peu près maintenus, je suis alors motivée pour la dernière cap, on ne sait jamais, ça peut toujours craquer devant ! Mais voilà que je perds une pédale (oui oui la pédale et la chaussure qui va avec !), dévissée je ne sais comment, je pose donc Scotti fait demi-tour, récupère mon bien, et repart. J’me dis que c’est pas mon jour mais je me remobilise sur ma course. Je repars concentrée mais j’ai perdu tout espoir de revenir sur des concurrentes, j’essai tout de même de maintenir un rythme soutenu mais c’est pas évident seule…Je termine donc à la 11ème place, pas du tout déçue, juste un peu frustrée, surtout contente d’être allée au bout sans jamais baisser les bras !
Le titre revient à l’Australienne, un véritable avion de chasse, elle parcourt le 5km à 18km/h !!! Puis vient l’Anglaise et sur la 3ème marche notre championne de France Sandra Lévenez ! Alex conserve sans peine son titre mondial chez les moins de 23 ans et s’octroie une jolie 6ème place au scratch ! Pour moi, c’est foutu pour le relais mais non ! Le staff me sélectionne pour l’épreuve avec Sandra, Thomas André, sacré champion du monde en U23 et Etienne Diemunsch, 4ème chez les Elites. Benoît Nicolas, pourtant 3ème de ces championnats, ne pourra pas faire parti de l’équipe suite à une blessure au mollet.

Le lendemain 17h30, c’est parti pour la course en relais et étant les champions du monde en tire, l’objectif est de ramener l’or mondial. Au programme pour la récup : 2km de cap – 8 à vélo -1km de cap. C’est Sandra qui lance la course des tricolores ! Au terme de la 1ère cap, Sandra est au coude à coude avec l’Italienne, l’Allemande, la Sud-Africaine et la Russe, après le vélo il n’y a rien d’inchangé mais à la fin de son relais, Sandra se détache avec l’Italie et l’Allemagne. La bagarre reste la même pour Thomas mais dès son retour de vélo, l’Afrique du Sud et la Russie sont revenus au contact. Thomas me passe le relais en tête mais ça se suit de très près derrière ! J’ai d’excellentes sensations et je mène toute la première partie pédestre avec aux fesses l’Italie et l’Allemagne. Sur le vélo, ça s’organise pas très bien et les relais un peu forts de Jenny Schulz (Allemagne) ne font pas du bien à mes cuisses mais nous creusons notre avance sur les autres pays. Á la descente de Scotti, j’ai les jambes HS, je sors la 3ème du parc à vélo et je me dépouille tant bien que mal pour revenir sur mes adversaires. J’arrive à doubler l’Italienne mais je passe le relais à Etienne avec 5’’ de retard sur l’Allemagne. Les 3 pays vont rester au coude à coude jusqu’à la fin du vélo et c’est l’Italie qui prend l’avantage lors de la transition. Etienne, pourtant à bloc, ne pourra pas revenir mais se battra jusqu’au bout pour nous ramener l’argent ! Il faut signaler que l’équipe italienne était composée d’athlètes n’ayant pas couru la veille…
Vice champion du monde par équipe, cela reste quand même une belle satisfaction !

Tout au long de ce séjour, nous avons vraiment bien été soutenu. Je remercie tout ceux qui m’ont encouragée et plus particulièrement mes parents, mes vieilles et vieux cous’, ma tante Lisou et mon tonton Patrice, Josiane et Daniel, le Président et son infirmière, Manu, Jaja, Rod, Guillaume et Greg, tout un fan club ! ;-)