C’était samedi dernier, un des grands rendez-vous de ma saison 2014, à Pontévédra en Espagne pour le Championnat du monde de duathlon, qui avait lieu bien plus tôt que les autres années, en principe en septembre.
Avec mon chrono sur 10 bornes (qui m’avait donc valu sélection), ma médaille d’argent aux Europe de long toujours en duathlon, l’excellente semaine d’entraînement passée chez ma coach Steph Déanaz à Montpellier et surtout sans maladie ni autre paille au cul, j’abordais ces mondiaux en pleine confiance avec un objectif clairement défini : monter sur la caisse ! D’ailleurs, notre coach pour ce déplacement, Pascal Choisel dit « papa » m’avait clairement fait comprendre que si je souhaitais rentrer chez moi fallait ramener la breloque !;-)


15h, le départ est donné, je suis dans le rythme dès le début et me retrouve en tête en compagnie de Sandra mais je lui laisse rapidement le soin de mener la course, dont les 10 premiers kilomètres sont constitués de 4 boucles avec un demi-tour, une petite de bosse prolongée d’un faux-plat montant et d’une descente bien casse-pattes. Au bout d’un tour, nous nous retrouvons à 4 avec l’Allemande Franziska Scheffler (vainqueur de l’Euro sprint à Horst et de l’étape de D1 aux herbiers cette année) et l’Espagnole Sonia Bejano. Scheffler lâche, je suis à la peine également, Sandra mène un sacré rythme, mais je m’accroche comme je peux. Mais à peine le second tour terminé, c’est moi qui décroche. Je ne m’alarme pas trop car je sais que l’Allemande est derrière et qu’elle est bonne rouleuse. Á la fin du 3ème tour, je suis rejointe par une Australienne, Melinda Vernon, qui ramène l’Allemande. Sandra prend le vélo avec 20’’ d’avance sur l’Espagnole et 40 sur mon groupe de 3. Je pensais effectuer une transition correcte mais à peine partie de mon emplacement que ma jugulaire décroche !!!! Avec la panique, je perds 5 bonnes secondes avant de repartir, la transition est longue avant de pouvoir enfourcher Bibi (mon vélo BMC), j’arrive à revenir sur l’Australienne mais je vois Scheffler partir comme une balle. La tête dans le guidon, je pars à bloc et réussis à rejoindre Scheffler et l’Espagnole au bout d’1,5km. En vélo également, le parcours n’est pas facile : nous avons une boucle de 5km à effectuer 8 fois qui comporte une bosse de près de 2kms, sans gros dénivelé, mais qui est bien usante, d’autant plus qu’il y a pas mal de vent et que nous l’avons en pleine poire ! Mais Sandra menant la course seule en tête, je n’ai pas à rouler et comme l’Espagnole refuse de prendre des relais, l’Allemande se retrouve à rouler seule. J’essaie à plusieurs reprises de laisser un écart entre moi et Scheffler puis de partir la rejoindre sur le côté pour se débarrasser de l’Espagnole mais rien y fait, elle arrive à chaque fois à recoller. Je m’inquiète un peu car plus les kilomètres défilent et plus le pack de derrière revient sur nous…Dans le 6ème tour, une Australienne, Gillian Backhouse, fait jonction et le rythme s’emballe. Alors que nous abordons le 7ème tour, je sens l’Australienne insister sur une relance, je suis alors placée devant l’Espagnole et décide de me caler derrière elle. Un petit écart s’est formé, l’Espagnole tente de recoller mais en vain ; je pars donc sur le côté rejoindre mes deux concurrentes et ENFIN, nous sommes débarrassées de l’Espagnole. Je me sens alors bien mais mes mollets ont quand même eu le droit à quelques crampes et je sens de bonnes vieilles ampoules sous mes pieds. Sandra, quant à elle, a « tranquillement creuser l’écart sur nous », le titre semble lui tendre les bras !;-) Arrivées au stade, la transition est difficile pour moi car je peine à courir sans chaussures, je pars sur les 5kms en dernière position mais revient très vite sur Scheffler. Puis c’est le vide, je suis complètement plantée et pas moyen de revenir sur l’Australienne. Heureusement, j’arrive à accentuer mon avance sur Scheffler mais je suis en pleine souffrance tant j’ai mal partout…Mais la ligne d’arrivée approche, cela fait presqu’1’30 que Sandra savoure son titre mondiale, je franchie la ligne 3ème, exténuée mais tellement comblée !!!!

Les gars enfonçaient le clou avec le titre mondial de Benoît alias Majax et la 2nde place d’Étienne. Calvaire cependant pour mes coéquipiers de club, Ben Choco et la Jonche, contraints à l’abandon, mais je compte bien évidemment sur eux pour rebondir rapidement !;-)

Le lendemain 17h, c’est parti pour la course en relais avec l’objectif de ramener l’or mondial. Au programme pour la récup : 2km de cap – 8 à vélo -1km de cap. C’est Sandra qui lance la course des tricolores et ^passe le relais à Etienne en 2nde position (c’est alors serré avec l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre et l’Italie) ! Mais Etienne effectue une sacrée course et creuse un écart sur les Espagnols pour finalement me passer le relais avec 35’’ d’avance sur les Anglais. Pour moi, la mise en route est difficile et je perds du terrain sur la première à pied, je pensais gagner du terrain en vélo mais l’Espagnole revient à 15’’ !!! Dernier kilomètre, je donne tout et pourtant j’ai l’impression de pas avancer mais j’arrive à grappiller 10’’ et passe donc la main à Benoît avec 25’’ d’avance. Benoît effectue un joli contre-la-montre et nous emmène aisément vers la victoire !!!! C’est tout simplement du pur bonheur collectif !

Tout au long de ce séjour, nous avons vraiment bien été soutenus. Papa et notre kiné Oliv’ Bourgeois ont vraiment été aux petits soins et ont largement contribués à notre perf’ collective ! Je remercie tous ceux qui m’ont encouragée et plus particulièrement mon ami, mes parents, et tous ceux du collectif France !

Je dédie ma médaille à mon défunt mari et entraîneur, à qui je dois cette véritable performance. Sans mamour, jamais je n’aurai pu atteindre ce niveau. Mais ma nouvelle coach y est également pour beaucoup car j’ai bien failli ne pas être du voyage mais elle a su me mettre un « coup de pied au cul » (désolée pour l’expression) au moment où il fallait, merci Steph !;-)

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